Ouïghours : en réponse à l'UE, la Chine sanctionne dix Européens

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La Chine a annoncé, lundi, des sanctions contre dix Européens, dont des parlementaires et des universitaires, et contre quatre organisations, en représailles à des sanctions de Bruxelles pour la répression de Pékin à l'encontre de la minorité musulmane des Ouïghours.

La réponse ne s'est pas fait attendre. La Chine a répliqué à l'Union européenne en décidant, lundi 22 mars, de prendre des sanctions contre quatre entités et dix responsables européens, interdits de séjour en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao et de faire des affaires avec le pays.

Cette annonce fait suite à des sanctions de l'UE contre quatre responsables chinois de la région chinoise du Xinjiang pour les violations des droits des Ouïghours. Il s'agit des premières sanctions européennes contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen.

"Cette décision, qui ne repose sur rien d'autre que des mensonges et de la désinformation, ignore et déforme les faits", a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu'il s'agissait d'une ingérence "grossière" dans ses affaires intérieures.

La Chine "s'oppose fermement et condamne vivement" les sanctions européennes, a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant que ses propres sanctions viseraient les citoyens européens ainsi que leurs familles, leur interdisant d'entrer en Chine continentale, à Hong Kong et Macau. Ces derniers "et les entreprises et institutions qui leur sont associées ont également l'interdiction de faire des affaires avec la Chine", a ajouté le ministère.

 

Le Français Raphaël Glucksmann parmi les personnes visées

Parmi les dix personnes visées figurent notamment les eurodéputés français Raphaël Glucksmann et allemand Reinhard Bütikofer, président de la Délégation pour les relations avec la Chine du Parlement européen, ou encore le chercheur allemand Adrian Zenz, dont les rapports sur le sort des Ouïghours dans la province du Xinjiang ont suscité de vives remontrances de Pékin.

Le Comité politique et de sécurité du Conseil de l'Union européenne et le Sous-comité aux droits humains du Parlement européen font partie des quatre organismes visés par les sanctions chinoises.

Les défenseurs des droits estiment que plus d'un million de Ouïghours et d'autres minorités majoritairement musulmanes sont ou ont été détenus dans des camps dans cette région du nord-ouest, où la Chine est aussi accusée d'avoir stérilisé de force des femmes et imposé des travaux forcés.

"Graves atteintes aux droits de l'Homme"

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De leur côté, les sanctions européennes — interdictions de visas et gels d'avoirs — sont motivées par le traitement des membres de la minorité musulmane ouïghoure dans le Xinjiang, territoire autonome du nord-ouest de la Chine.

Elles visent notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, accusé de "graves atteintes aux droits de l'Homme", de "détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïghours et aux membres d'autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d'atteintes systématiques à leur liberté religieuse".

Sont également concernés l'ancien responsable de cette province, Zhu Hailun, deux hauts responsables chinois, Wang Mingshan et Wang Junzheng, ainsi que le Bureau de la sécurité publique du Corps de production et de construction du Xinjiang.

Avec AFP et Reuters

 

La source: France24

 

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